Travailler moins, vivre mieux : les cadres s’organisent !
Les cadres veulent l’indexation des salaires sur l’inflation !
Avec 5 % d’inflation au premier trimestre 2023, la rémunération des cadres continue de se rétracter, ayant déjà perdu 2,1 % en moyenne de pouvoir d’achat depuis le début de l’année 2023 (Dares, 2023).
Alors que la Belgique a mis en place l’indexation des salaires sur l’inflation, et qu’en France le gouvernement ne propose rien de viable pour pallier l’augmentation des prix, 82 % des cadres déclarent être pour une augmentation automatique des salaires en fonction de l’inflation !
- 67 % des cadres sont prêt·es à se mobiliser collectivement pour gagner une augmentation de salaire. 40 % disent être prêt·es à se syndiquer (+3 points).
- 86 % des cadres souhaitent des augmentations collectives de salaire pour garantir leur pouvoir d’achat.
- 54 % des cadres ayant perçu une augmentation ou une prime ces 12 derniers mois estiment que cela n’a pas suffi à maintenir leur pouvoir d’achat.
- 67 % des cadres déclarent être prêt·es à changer de poste et/ou d’employeur pour gagner une augmentation de salaire.
Métro, boulot… boulot ? C’en est trop !
Les cadres ont largement participé à la mobilisation historique contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. 23 % d’entre elles et eux déclarent avoir fait grève pour défendre leur conception d’une retraite digne et solidaire.
Or aujourd’hui un tiers des cadres déclare ne pas être capable de tenir au travail jusqu’à la retraite (Dares, 2023). Cela n’est pas étonnant tant les charges et le temps de travail que leurs employeurs leur imposent les mettent sous pression.
- 61 % des cadres disent que leur charge de travail a augmenté cette année
- 1 cadre sur 3 déclare travailler plus de 45 heures par semaine.
- La moitié des cadres déclare travailler pendant ses jours de repos et 1 cadre sur 5 déclare le faire « souvent ».
Pourtant, le souhait des cadres de travailler moins, et de travailler mieux, ne fait que croître.
- 1 cadre sur 2 est pour la réduction du temps de travail par rapport à la législation actuelle
- 65 % des cadres juniors (18 à 29 ans) étant favorables à la réduction du temps de travail sont prêt·es à changer d’employeur pour l’obtenir.
- 66 % des cadres seniors (50 à 64 ans) favorables à la réduction du temps de travail le sont pour protéger leur santé.
Interrogé·es sur la forme que devrait prendre cette réduction du temps de travail, ils et elles sont :
- 82 % à déclarer que cela devrait être fait en diminuant le nombre de jours travaillés dans la semaine, soit en instaurant la semaine de 4 jours !
Ce sont toujours les mêmes perdantes : les femmes cadres face aux discriminations.
Les femmes cadres perçoivent 22 % de salaire en moins que les hommes cadres en équivalent temps plein (Agirc-Arrco, 2015). Chez les cadres ces inégalités sont accentuées par les modes de rémunération imposés par les directions : individualisés, non-pérennes et liés aux résultats.
- Seules 54 % des femmes cadres estiment que leur rémunération est en adéquation avec leur qualification (62 % des hommes cadres).
- 44 % des hommes cadres ont reçu une prime individuelle ces 12 derniers mois, pour seulement 33 % des femmes.
En plus des inégalités de salaires et de carrière, les femmes cadres subissent des violences sexistes et sexuelles au travail. Or dans les entreprises et les administrations la lutte contre ces violences n’est toujours pas au point.
- 18 % des femmes cadres déclarent avoir été victimes et/ou témoins de violences sexistes et sexuelles, contre 12 % des hommes.
- 32 % des hommes cadres déclarent que l’auteur de violences a été sanctionné, contre seulement 18 % des femmes !
Synthèse du sondage
Dans le sillage de la mobilisation contre la réforme des retraites, la colère salariale gronde chez les cadres. 47 % des cadres considèrent que leur rémunération n’est en adéquation ni avec leur charge de travail, ni avec leur implication. Alors que la hausse des prix à la consommation se poursuit, un·e cadre sur sept (17 %) ne s’est vu·e octroyer aucune rémunération supplémentaire dans l’année écoulée. Quand les cadres bénéficient d’une augmentation de leur rémunération, elle ne permet pas, pour plus de la moitié des cadres (54 %), de maintenir leur pouvoir d’achat. C’est particulièrement le cas dans la fonction publique (69 %) où les cadres n’ont bénéficié que d’une hausse de 1,5 % de leur point d’indice en 2023. La revendication portée par la CGT d’indexation des salaires sur les prix est plébiscitée par 82 % des cadres.
7 cadres sur 10 (71 %) déclarent travailler au-delà de 40 heures par semaine. Et un·e cadre sur deux (50 %) travaille sur ses jours de repos. Mis·es sous pression par leurs directions, les cadres sont 49 % à soutenir une réduction de leur temps de travail. Pour 8 cadres sur 10 (82 %) cela doit prendre la forme de la semaine de 4 jours, et 74 % des cadres conditionnent cette réduction du temps de travail à un maintien de leur salaire.
6 ans après le début de #MeToo, un·e cadre sur deux ne bénéficie d’aucune mesure de prévention des violences sexistes et sexuelles sur son lieu de travail. Or 18 % des femmes cadres indiquent y avoir été témoins ou victimes de ces violences.
Dans ce contexte de colère sociale, les cadres sont de plus en plus nombreux·ses souhaiter agir collectivement pour gagner de nouveaux droits : 40 % des cadres sont prêt·es à se syndiquer pour gagner des augmentations de salaire. Un·e cadre sur trois (32 %) perçoit désormais la CGT comme “efficace” pour défendre les intérêts des cadres. Cette confiance en hausse (+7 points) et cette volonté de s’organiser est le fruit du mouvement historique contre la réforme des retraites : pour 51 % des cadres le rôle de la CGT a en effet été important dans cette mobilisation.
Sommaire du sondage :
- Les cadres soutiennent les revendications salariales de la CGT pour lutter contre les effets de l’inflation et de la déqualification et sont prêt·es à se mobiliser pour les faire entendre.
- En matière de temps de travail les cadres déclarent toujours des horaires à rallonge et plébiscitent
la semaine de quatre jours, sous conditions. - La mobilisation sur les retraites a durablement marqué les cadres.
- Les directions d’entreprises et d’administration sont mises à l’index par les cadres pour leur inaction contre le sexisme.
- Les cadres défendent leur citoyenneté au travail et rejettent les méthodes managériales autoritaires.
- Alerte rouge pour les cadres de la fonction publique.
- Les cadres sont prêt·es à la mobilisation et à s’organiser à la CGT.
Pour lire le dossier complet : 20230925-Dossier_Presse-Barometre_Cadres_2023 (1)