Sans ressource nouvelle, les pensions vont chuter
Quel sera le montant de ma pension ? À quel âge pourrais-je partir à la retraite à taux plein ? Après un an de concertation, il n’y a ni réponse à ces questions que se posent tous les salarié·e·s, ni simulation de l’impact de la réforme.
La seule affirmation du gouvernement et de Jean-Paul Delevoye est le blocage du niveau de financement de notre système de retraites. Dans ce contexte, les projections rendues publiques par le Conseil d’Orientation des Retraites le 20 juin dernier sont claires : sans nouvelle ressource, l’augmentation de l’ordre de 37 % du nombre de retraité·e·s d’ici à 2050 se traduira par un effondrement du montant des pensions d’environ un tiers.
La loterie pour nos retraites
Pour évacuer le débat, le gouvernement affirme que le système sera lisible est clair puisqu’« un euro cotisé ouvrira les mêmes droits à retraite ».
Sauf que rien n’est dit du contenu de ces droits ! La réforme systémique du gouvernement induit une rupture majeure : alors qu’aujourd’hui les salarié·e·s ont une garantie de maintien de leur niveau de vie avec des pensions qui représentent 61 % du salaire moyen, le montant de leur pension dans le nouveau système ne sera défini qu’au moment du départ en retraite, en fonction de l’espérance de vie et de la situation économique : la loterie.
La Suède l’a déjà expérimenté : le basculement d’un système « à prestations définies » avec garantie du niveau de pension, à un régime « à cotisation définies » avec blocage des ressources s’est traduit par une baisse de 10 % des pensions en seulement 4 ans.
Pour les ingés, cadres et techs : le déclassement
Avec la prise en compte de l’ensemble de la carrière au lieu des 25 meilleures années dans le privé ou des 6 derniers mois dans le public, celles et ceux qui ont eu des carrières ascendantes seront particulièrement perdant·e·s. Ceci sera renforcé par la fin des retraites complémentaires AGIRC-ARRCO, et par la limitation à 3 plafonds de la sécurité sociale des salaires pris en compte, contre 8 actuellement.
Les grands gagnants : les assureurs et les banquiers
Pour l’encadrement la conséquence sera simple : si le système par répartition ne garantit plus de maintien du niveau de vie, celles et ceux qui en ont la capacité se tourneront vers l’épargne individuelle et la capitalisation, au détriment du financement de notre système solidaire de répartition… Au risque de perdre leur retraite en bourse… |