Lettre ouverte aux parlementaires de Seine-Saint-Denis

Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, pacte de responsabilité, réforme territoriale, fin des élections des conseillers prud’homaux :

Les unions départementales 93 (UD) CGT, FO, FSU et Solidaires dénoncent les conséquences de ces dispositifs dans une lettre ouverte aux parlementaires de Seine-Saint-Denis

Madame/Monsieur la(e) Député-e, Madame/Monsieur la(e) sénatrice(teur),

Comme vous le savez, se profilent les votes des budgets de l’Etat et de la sécurité sociale pour 2015, dans un contexte de crise économique et sociale qui ne cesse de s’aggraver. Tous les signaux sont au rouge. Le chômage n’en finit pas de croître, la « dette » augmente, nous connaissons une quasi déflation, la croissance est inexistante, et l’objectif des 3% de déficit, qui est en soit une absurdité économique avec de lourdes conséquences sociales, nourrit la récession qui assèche les recettes fiscales ce qui augmente les déséquilibres des comptes nationaux. Nous sommes pris dans un cercle vicieux lourd de danger.
Il devient de plus en plus difficile de nier cet indéniable constat :

les politiques d’austérité, à rebours des discours du gouvernement, amplifient une crise dont les salariés ne sont en rien responsables et dont pourtant ils ne cessent de faire les frais.

Et ce ne sont pas les mesures tels le CICE et le pacte de responsabilité, inspiré de concepts libéraux de « baisse du coût du travail » et d’augmentation sans limite des marges des entreprises, qui auront des effets salvateurs sur l’emploi. Ces exonérations et nouvelles aides, qui n’ont ni ciblage ni contreparties, ne provoquent aucune dynamique créatrice d’emploi.

Notre département dont le tissu économique est très majoritairement composé de PME, est particulièrement lésé par ces dispositifs, qui ne profitent qu’aux grands groupes.

Car ce sont bien les 217 entreprises de plus de 5.000 salariés (soit 2% des entreprises qui emploient 31% des salariés) qui empochent ces milliards. Alors que ce sont ces mêmes entreprises qui ont les marges les plus élevées, qui licencient le plus et embauchent le moins. Ce sont ceux qui préfèrent leur marge, déjà importante, à l’emploi qui bénéficient de ces aides publiques, qui seraient pourtant si utiles à la protection sociale, aux minimas sociaux, aux pensions de retraite, aux traitements des fonctionnaires, et à une véritable politique de développement des services publics et de notre outil industriel.
L’austérité pour les salariés et les cadeaux en tous genres pour les grands groupes sont des logiques qui mènent à l’impasse.

Le projet de réforme territoriale suit cette même logique de baisse de la dépense publique.

Ce qui entraînera l’affaiblissement accru de la présence de service public dans les territoires au mépris de la réponse aux besoins sociaux. Cette réforme qui dans notre région risque de créer un monstre technocratique totalement éloigné des réalités des habitants, à tous les caractères d’une mesure antisociale et antidémocratique, et nous nous y opposons avec force.

Un autre sujet suscite auprès des organisations syndicales de salariés du secteur privé, un certain nombre d’inquiétudes :

la volonté de l’actuel pouvoir de mettre fin aux élections des conseillers prud’homaux.

Avec l’ annonce relative à la « réforme » des seuils sociaux, ce sont des outils primordiaux dévolus à la défense des droits des salariés que l’on prévoit de fragiliser. Nous le disons avec la ferme volonté de faire valoir les intérêts des salariés et d’apporter notre contribution à la sortie de l’ornière dans laquelle notre pays s’enfonce, le cahier revendicatif du MEDEF ne peut être la feuille de route des politiques économiques et sociales de la France. Nous sommes face à un grand patronat qui réclame toujours davantage sans s’engager sur la moindre action positive.

La représentation nationale doit entendre le désarroi et la révolte qui s’exprime au sein du monde du travail.

Il faut revenir sur ces mesures qui retirent de l’argent des circuits de la consommation et qui aggravent encore la compression de l’économie et donc la crise alors que la rémunération des dividendes et des actionnaires explosent. Il y a urgence pour des actes nouveaux, en faveur de ceux qui produisent les richesses, les salariés du public et du privé. Des votes déterminants vont arriver à l’Assemblée cet automne. Nous vous invitons à résister aux injonctions de la finance et du Medef pour faire entendre la voix des salariés.
Recevez, Monsieur le député, nos sincères salutations syndicales.

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