Rétablir les moyens et le rôle de la médecine professionnelle et préventive.
Sur les 5 postes de médecins du travail que compte notre collectivité, 3 postes sont désormais vacants. L’effectif moyen infirmier a été, en 2014, de 1,4 équivalent temps plein (ETP) sur les 3 postes que compte l’équipe… Et ce, pour suivre près de 8.000 agents.
Déjà en manque d’effectif en 2014 l’équipe a dû se recentrer sur ses missions obligatoires (assurer les visites, suivre les personnels les plus exposés aux risques, maintenir les activités d’infirmerie, développer les actions partenariales sur les situations de handicaps ou les reclassements…) et a absorbé l’activité du secteur géographique vacant.
En 2015, avec seulement 2 médecins en poste, c’est toute l’ossature de la politique autour de la santé au travail et de prévention des risques physiques et psycho-sociaux en direction du personnel qui se trouve fragilisée.
Pourtant, confrontés aux restrictions de personnel et au manque de moyens pour exercer leurs activités, les agents de notre collectivité sont en attente d’avancées en matière de prévention et de santé au travail. Ainsi par exemple, la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) pourrait être renforcée en direction des auxiliaires de puériculture, les agents ATTEE et des services techniques mais aussi des agents administratifs. En effet, les médecins ont constaté, une augmentation des TMS dans cette dernière catégorie de salariés du fait de l’intensification du travail sur écran ou du développement des doubles-écrans par exemple. Il faut dans ce domaine :
- Généraliser l’équipement des postes de travail en matériel adapté (bras articulés, pupitres, sièges ergonomiques…),
- Planifier le renouvellement régulier du parc de sièges de bureau,
- Prévoir le renouvellement des postes de travail lors de tout déménagement.
Notre collectivité ne prend pas la mesure d’une situation qui se dégrade, pour la médecine du travail, depuis 2007. Est-ce pour être dans le vent des réformes gouvernementales en cours dans lesquelles la médecine du travail n’est présentée que comme une contrainte administrative ?
Ces réformes ont pour objectif de sécuriser les employeurs en simplifiant leurs obligations, sans que soit prise en compte la protection de la santé des salariés. Ainsi des dispositions du projet de loi sur le « dialogue social », actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, et le rapport du député socialiste Issindou s’attaquent à la médecine du travail en s’inspirant directement des propositions patronales : nouvel allongement du temps entre les visites obligatoires, visites d’embauche dénaturées, suppression du contrôle de l’aptitude, restriction quant à la possibilité de demander l’aménagement d’un poste de travail ou, encore plus grave, levée des freins au licenciement pour inaptitude…
Le gouvernement doit abandonner ces projets de réforme !
Pour les représentants du personnels CGT et FSU au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, il s’agit plus que jamais de défendre la médecine du travail, de renforcer les prérogatives et les garanties attachées aux médecins du travail. Notre collectivité doit, quant à elle, tout mettre en œuvre pour recruter des médecins du travail.